mercredi 16 mars 2011

Valeur et monnaie

La monnaie est considérée généralement comme un moyen d'échange, quelque chose d'utile qui permet d'effectuer des transactions. Les économistes soulignent les difficultés à organiser une économie d'échanges sur la base du troc et justifient l'apparition des monnaies comme l'innovation permettant enfin aux activités de commerce de se développer.

               Pourtant, l'histoire montre combien le développement de la monnaie a tenu à des causes autres que purement économiques (1). Ainsi, de nombreuses civilisations ont promulgué des lois réclamant le versement de compensations lors de jugements d'actes de violence. Le mot "payer" lui-même vient du latin pacare, qui signifiait
 à l'origine pacifier, apaiser ou faire la paix avec quelqu'un. De même, le paiement d'une dot, afin de dédommager le père de la perte des services rendus par sa fille, était -et reste encore- une coutume dans nombre de sociétés. Les obligations religieuses rendaient également nécessaires des paiements réguliers. Sans oublier les impôts et autres prélèvements imposés de tout temps par les princes à leurs sujets. Monnaie-violence, monnaie-mariage, monnaie pieuse, monnaie-taxe, les causes n'ont pas manqué pour induire des besoins de paiements qui ont joué un rôle important dans le développement des signes monétaires. Les nécessités du commerce ont aussi leur part, mais elles sont loin d'être la cause unique de l'utilisation croissante de la monnaie.

                 Si la monnaie comporte une dimension économique indéniable, elle a été et reste aussi un instrument de lien social. Michel Aglietta et André Orléan en font même l'une des expressions fondamentales du rapport d'appartenance qui lie les individus entre eux (2). Qu'elle prenne la forme d'une dette avec une obligation de paiement et de remboursement, ou qu'elle soit l'un des symboles d'une communauté politique et sociale, la monnaie comporte des dimensions que la science économique traditionnelle est bien en peine de rendre, elle qui n'offre tout bonnement aucune théorie de la monnaie.


              On considère aujourd'hui comme une banalité le fait que les Etats et les banques centrales soient des acteurs monétaires importants dans la gestion de monnaies au symbolisme national fort. L'idée d'une monnaie nationale unique ne s'est pourtant progressivement imposée qu'au XIXesiècle, avec la consolidation des Etats-nations en Europe
                La plupart des banques centrales des grands pays industrialisés sont nées à ce moment-là. Pour autant, les dirigeants politiques avaient compris depuis longtemps que le monopole de la production de monnaie était une source importante de pouvoir financier (pour les dépenses budgétaires) et de pouvoir symbolique (comme symbole du pouvoir du prince sur une communauté)
         Dans l'immédiat après-guerre, les systèmes monétaires et financiers sont organisés sur une base nationale. Les monnaies européennes sont inconvertibles jusqu'en 1958 (elles ne peuvent être utilisées en dehors du territoire national), la mobilité internationale des capitaux est limitée et les différentes autorités monétaires assurent la stabilité de leur système financier national. Depuis, la mondialisation financière a complètement remis en cause cette organisation
Elle a changé la donne dans trois domaines importants: la distribution des crédits s'organise désormais au niveau mondial; les risques d'instabilité du système financier international se sont accrus; les frontières entre finance "normale", spéculative et criminelle sont devenues de plus en plus poreuses. Face à ces évolutions, les autorités monétaires nationales n'ont pas été capables d'organiser les moyens d'un contrôle politique de cette nouvelle finance. Les institutions financières internationales sont dépassées par les événements ou ont abandonné toute velléité de contrôle, tandis que les réponses politiques aux crises financières internationales sont le fruit de coopérations ad hoc.
           Dans ce monde, l'individu n'est plus prioritairement défini comme un citoyen, mais comme un propriétaire et les droits patrimoniaux l'emportent sur les droits sociaux. D'où l'enjeu actuel des débats sur le rôle de la monnaie et de la finance dans nos sociétés: trouver les moyens d'une action au niveau mondial qui permette d'encadrer le pouvoir des acteurs financiers privés transnationaux, afin de redonner du poids aux choix politiques démocratiques.
 Notes
(1) Voir à ce sujet l'ouvrage de Glyn Davies, A History of Money from the Ancient Times to the Present Day, University of Wales Press, 1994.
(2) La violence de la monnaie, éd. Puf, 1982, et La monnaie souveraine, éd. Odile Jacob, 1998.
Jean Giraudoux: "J'assure la hausse normale par la baisse temporaire. Je rends négociable au porteur le titre nominatif incessible par la prolongation du délai imprescriptible et l'annonce de la répartition fictive du dividende réel" (La folle de Chaillot, 1945).
Pierre Dac: "L'argent ne fait pas le bonheur, mais il aide à faire les commissions" (1947).
Nick Leeson: "Nous devions seulement acheter et vendre des chiffres abstraits. Il s'agissait de grosses sommes, mais des sommes virtuelles, dont le prix se modifiait à une vitesse incroyable" (Trader, 2000


  La monnaie virtuelle
    
      Du  troc à la  monnaie  virtuelle,  chaque  changement de la  monnaie a  été  une  révolution  dans  la pensé et dans  les  sociétés. La  monnaie  virtuelle  est  une  unité  de  valeur  non matérialisé  que  nous  permet de réaliser  des  échanges  au  même  titre  que  la  monnaie  classique. Aujourd’hui le 90%  des  opérations  se  font par la  monnaie virtuelle.

              En France, les différents moyens de paiement se répartissent comme suit[1] (en 2006)
Cartes bancaires : 41,5 %                       Chèques : 25%
                                               
Prélèvements : 17,9%                               virements : 15,2%
                                           
espèces : 0,9%

                    La  monnaie  virtuelle  est  naît pour favoriser les  échanges. Néanmoins, la  dématérialisation  de  la  monnaie  a  obligé  à  l’homme à détacher la  valeur  du matériel. Même  si de  côte du commerce a simplifie l’exercice, de cote  conceptuel et  éthique  a  soulevé des nouvelles  incertitudes. Quels  sont  les  enjeux et les éléments de  transgression  de  la monnaie  virtuelle ?


Valeur  et monnaie,
La  monnaie d’aujourd’hui n’a  pas  une  valeur  en  soit comme  jadis, la  valeur d’une  pièce  ou  un  billet sera celle  qu’on  décide de lui  accorder. La monnaie  virtuelle, elle, dépasse davantage cette  dimension  de  valeur puisqu’elle se  détache complètement du  matérielle. Pour  l’illustrer voici cette  exemple : Une  dame  arrive dans  un village  où  tout  le  monde  est  très endetté, elle demande une  chambre dans  un  hotel  et  elle  paie en avance  au hôtelier  avec  un  billet  de 100 euros, ensuite  elle va voire sa  chambre,  tandis  que le hôtelier se  dit « génial » et  il  courre à  payer  sa  dette de 100 euros  chez  le plombier, à  son  tour  le  plombier paie  sa  dette chez  le  boulanger,  ainsi  de suite jusqu'au dernière  voisin  qui  devait  100  euros  a  l’hôtel  vient  régler sa  dette, dans  ce  même instant  la dame  revient à  la  réception pour  dire  que  finalement  la  chambre  ne  le  convient  pas  et  elle  a  décidé  de  partir  et  récupérer  son  argent. Ainsi  le  billet  de  100 euros  lui  revient, et en le déchirant  elle  leurs  dit  que  c’était un  faux  billet. L’argent virtuelle a  servi a désendetter le  village.
       Emile Zola: "Il n'y avait plus ni vérité ni logique, l'idée de la valeur était pervertie, au point de perdre tout sens réel" (L'argent, 1891).
Cette transformation  du réel vers quelque  chose  d’abstrait va  être  une transgression, qui va conférer à  la  monnaie  son caractère moderne, avec  des  nouvelles  caractéristiques (la  personnification  de la  monnaie) :
Une  autorité, la  monnaie  virtuelle est  fondée sur  la  référence et  non pas  sur  la  valeur.
       Les débuts de la monnaie virtuelle en apportent une nouvelle illustration, leur acceptation nécessite que leur valeur soit garantie par une forme d'autorité politique, celle-ci n'est pas toujours le fait des pouvoirs publics. Cette  autorité ne  véhicule  plus  des  avoirs  (du  réel)  sinon  du  pouvoir (virtuelle). Par ailleurs  aujourd’hui les banques privées ont usurpé le pouvoir souverain de créer l’argent (les banques centrales des pays occidentaux créant moins de 5% de tout l’argent de la nation), et cherchent à consolider leur pouvoir. En prêtant non pas du papier-monnaie mais de l’argent «scriptural» (chèques, ou chiffres n’existant même pas sur papier, mais seulement dans des cartes à puce et dans les ordinateurs, sous forme de signal électronique), les banques privées peuvent prêter plusieurs fois l’argent de papier-monnaie qu’elles ont réellement en réserve (au Canada, elles prêtent 100 fois leurs réserves, et aux États-Unis, 40 fois).
. Comme le disait Meyer Amschel Rothschild, le fondateur de la plus grande dynastie bancaire en Europe: «Permettez-moi d’émettre la monnaie d’une nation, et je me fiche de qui fait ses lois.
Cette    réalité  de  la  monnaie  qui  choc avec  la conception  objective de  la  valeur,  proche de la valeur travail d'Adam Smith, David Ricardo et Karl Marx, et non sur la conception subjective de la valeur, qui l'a supplantée depuis la « révolution marginaliste » de la fin du XIXe siècle


 Une  santé, la  monnaie de  nous  jours  apparaît  comme quelque  chose  de  vivant  et  extrêmement sensible. On  parle de  la  bonne  santé de  l’économie, de  crisis,
Oscar Wilde: "Cecily, étudiez votre économie politique en mon absence. Vous pouvez sauter le chapitre sur la chute de la roupie. On y trouve des sensations trop fortes pour une jeune fille. Même ces problèmes monétaires ont leur côté mélodramatique" (L'importance d'être constant, 1899).
La  confiance,  est un  facteur necessaire  pour l’existance  de  la  monnaie, pour cela on  dit  que aujourd'hui, la plupart des monnaies nationales incluant l'Euro et le dollar Américain sont des monnaies fiduciaires  (du latin fides la confiance) dont la valeur repose sur la confiance du public en sa valeur.
Il  éxiste  deux  formes de l'économie qui  s'opposent continuellement et sont la source du débat économique :
L’économie normative qui fournit des prescriptions ou recommandations fondées sur des jugements de valeur personnels. En économie normative, on s'interroge sur les valeurs que les individus associent à une décision économique.
La pensée positive et fonctionnaliste a tendance, quant à elle, à expulser du champ des sciences économiques les croyances, les valeurs, l’éthique, le sacré, etc. sous prétexte que l’économie n’est pas une science morale La démarche scientifique stricte induit l'exclusion de l'économie normative dans la conception des modèles économiques. Or l'utilisation des postulats, supposés invérifiables, dans l'élaboration des théories économiques conduit à des interprétations normatives des résultats

 Les  problème  éthiques de l’économie apparaissent  du  décalage de  ces  deux  courants ainsi          la  monnaie  virtuelle rendre  possible  la  spéculation ; l’argent  qu’appelle l’argent  ,  par  exemple à Dubaï ( du  à  la  spécificité de sa législation ) pendant la  dernière  décennie, des  chasseurs  de fortune   ont  acheté  des  maisons (avec le  seul apport  du 10%) et  revendu  au  bout de  deux  mois tout  en  tirant un  benefice   de 100% sur  sa  misse de départ
Le  dramatique  c’est  que  cette  opération  s’est  réalisée  jusqu'à   4  ou  5  fois  avant  même  que  le  bâtiment  voit  le  jours. Des nombreuses personnes  on  fait  fortune  ainsi.
Alan Greenspan: "A quoi se raccrocher, quand une exubérance irrationnelle a fait monter outre mesure les prix des actifs financiers?" (1996).
La légitimité  du  système  économique ou la  tyrannie  de  la  monnaie, tell  est le  paradigme  de notre société , l’évidence est que l’homme a  fait  exister la  monnaie et  aujourd’hui c’est  la  monnaie que  fait que l’homme existe.
La  perte  de  contrôle est  manifeste  lors  des  crisis  financières,  les  états ne  peuvent rien, les  groups  financiers échoues se  réorganisent  tandis  que  les  citoyens  suivissent les  consequences.
La monnaie et  la  technologie

Différents avances technologiques,

              Le  chèque (14 février 1865 : création du chèque en France.) est  le  première exemple  de  la  virtualité  de  la  monnaie, on  y  peut  écrire  le  montant  souhaité. Dans  ce  bout  de  papier on  peut  symboliquement donner  des  millions  d’euros,  acheter  de maisons, ….  Et  ça  même  sans  avoir de l’argent.

La monnaie électronique
La cryptographie à clé publique et la signature électronique rendent la monnaie électronique possible. La monnaie électronique tend à se généraliser sur l'Internet. Cela nécessite l'identification des parties au moyens de Certificat électronique ainsi qu'une conservation des historiques des transferts dans des lieux sécurisés. Les transactions se font généralement entre une banque et un Payment Service Provider (PSP) via des moyens de paiement.[2]
La monnaie électronique est une monnaie stockée sur des dispositifs électroniques mobiles permettant également des paiements. La monnaie stockée dans ces appareils ne figure plus dans les dépôts bancaires. Il s'agit bien d'une forme sui generis distincte des précédentes. L’exemple est Monéo.
Micro-chips
            Déjà  en  Mallorca  Espagne un  nigth-club  le  Baja  beach club offre à ses clients VIP la possibilité d'avoir une puce seringue à injection implantée dans leurs bras qui donne non seulement un accès spécial aux salons VIP, mais agit aussi comme un compte de débit à partir duquel ils peuvent payer pour les boissons.
   Applied Digital Solutions de Palm Beach, en Floride, espère que les Américains peuvent être amenés à implanter des puces RFID sous la peau pour s'identifier lors du passage à un guichet automatique ou au lieu d'utiliser une carte de crédit. The surgical procedure, which is performed with local anesthetic, embeds a 12-by-2.1mm RFID tag in the flesh of a human arm. La procédure chirurgicale, qui est réalisée sous anesthésie locale, embarque un tag 12-par-2.1mm RFID dans la chair d'un bras humain.

 Payement  électronique
PayPal  ou Moneybooker, sont  des services  de paiement électronique qui permet de payer des achats, de recevoir des paiements, ou d’envoyer et de recevoir de l'argent. Pour bénéficier de ces services, une personne doit transmettre diverses coordonnées financières, tel que numéro de carte de  crédit, transmission qui peut se faire par voie postale. Par la suite, les transactions sont effectuées sans avoir à communiquer de coordonnées financières, une adresse de courrier  électronique et un mot de  passe  étant suffisant.
Les dispositifs électroniques de virement comme par exemple le système Swift permettent de faire circuler les monnaies à travers le monde à grande vitesse. Instantanéité et ubiquité ont donné un intérêt d’usage inégalable au dépôt bancaire pour les transactions de placement ou d’achat liées à la mondialisation 
 Des  alternatives monétaires, ce  qui échappe  au  système économique
Les SEL système d'échange local sont des associations déclarées ou de fait à but non lucratif, qui permettent à leurs membres de procéder à des échanges de biens, de services et de savoirs, sans avoir recours à la monnaie gouvernementale (ou supra-gouvernementale dans le cas de l'euro).
L’idée est d’adhérer à quelques monnaies, qui nous correspondront. Par exemple à la monnaie de notre quartier, avec laquelle nous  allons  pouvoir payer notre coiffeur, notre boulanger, notre épicier, etc. À l’autre extrême, admettons qu’on  est philatéliste spécialisé dans le papillon, nous  allons adhérer à la communauté mondiale des collectionneurs de ces timbres-là, qui aura sa propre monnaie, le Butterfly, permettant de s’échanger des timbres sans passer par le dollar, l’euro ou le yen. Chacun va déterminer ses appartenances monétaires en fonction de ses besoins. Si nous  nous  apercevons que l’essentiel de nos achats provient de notre région, nous  allons  adhérer à une communauté monétaire régionale. Si l’on voyageait beaucoup dans telle partie du monde, nous  allons nous retrouver dans un réseau de gens comme nous, qui vont développer leur propre monnaie. Même notre immeuble peut avoir sa monnaie, pour acheter et vendre, par exemple du covoiturage, des cours particuliers, du baby-sitting, etc.
L'échange se base généralement sur une conception objective de la valeur, proche de la valeur travail d'Adam Smith, David Ricardo et Karl Marx, et non sur la conception subjective de la valeur, qui l'a supplantée depuis la « révolution marginaliste » de la fin du XIXe siècle.
Wiki wiki  money,  est  un  site  internet qui  propose une assistance et  des  modèles  pour  créer  des  monnaies  virtuelles  ou  SELs
Les  monnaies  fondante  qui  perdent  de  la  valeur  si  elles  ne  s’utilisent  pas,  furent  inventée  pour  lutter  contre  la  capitalisation,  et  favoriser l’échange.

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